Un collectif pour soutenir les jeunes majeurs

Un collectif pour soutenir les jeunes majeurs

27.03.2019

Action sociale

Lancé officiellement le 26 mars, le collectif Cause majeur ! regroupe une dizaine d'organisations. L'objectif est de soutenir la cause des jeunes majeurs qui sortent de l'aide sociale à l'enfance ou la protection judiciaire de la jeunesse. Les explications d'Isabelle Moret, directrice générale de SOS Villages d'enfants, à l'origine du collectif.

Le calendrier est bien choisi. La veille de l'ouverture des négociations sur le pacte pour l'enfance, un collectif associatif sur la protection de l'enfance est lancé officiellement dans un lieu aussi institutionnel que le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Son nom ? Cause majeur ! On y retrouve à l'intérieur une dizaine d'organisations parmi lesquelles la Cnape, la Fédération des acteurs de la solidarité, l'Uniopss, les Apprentis d'auteuil et Repairs (le réseau d'entraide après l'ASE), sans oublier des personnalités qualifiées. Cette émergence arrive dans un contexte très nourri pour la protection de l'enfance puisque le secrétaire d'Etat Adrien Taquet a été nommé en janvier, que les enfants placés ont organisé à la mi-mars leur premier meeting à Paris et que deux groupes parlementaires au Sénat comme à l'Assemblée travaillent sur cette question.

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Comment est né le collectif ? Quels en sont les objectifs et les modalités d'action ? Nous avons interrogé la directrice générale de SOS Villages d'enfants qui est à l'origine du collectif.

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tsa :  Qu'est ce qui vous a conduit à créer Cause majeur ! ?

Isabelle Moret : Dans le cadre de nos actions que nous menons depuis plus de 60 ans, nous constatons les grandes difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes que nous accueillons après leur majorité. Pour notre part, nous avons mis en place dans chaque village un espace de transition qui permet, entre 16 et 18 ans, d'expérimenter l'autonomie des jeunes. Dans le Nord, à Valenciennes, nous avons créé un établissement spécialisé pour ces jeunes qui viennent de familles d'accueil ou de villages. Nous disposons ainsi de douze places dans deux studios regroupés : les jeunes y vivent, accompagnés d'éducateurs et de veilleurs de nuit. Par ailleurs, il existe dans la ville vingt cinq places dispersées qui permettent d'accompagner des majeurs au-delà parfois de 21 ans. 

 

Et alors, pourquoi le collectif ?  

Nous constatons une dégradation de la situation ; la prolongation de prise en charge devient dans les faits de plus en plus difficile à obtenir auprès des conseils départementaux et leur durée est de plus en plus courte, de trois à six mois. Les conséquences en termes de pauvreté sont importantes : un quart des personnes SDF sont passées par l'ASE. Dans ce contexte, nous nous sommes dit que notre poids serait plus grand si nous travaillons tous ensemble en s'adjoignant les services de personnes qualifiées. Le collectif va être l'occasion de confronter divers points de vue, y compris ceux des jeunes représentés par Repairs. 

 

Quels objectifs vous assignez-vous ?

Nous nous sommes fixés deux objectifs. D'une part, nous allons avoir un rôle de plaidoyer en espérant avoir un impact sur les décisions politiques. D'autre part, le collectif sera un lieu d'échanges sur nos pratiques professionnelles dans l'accompagnement des jeunes vers l'autonomie.

 

Quel regard portez-vous sur les deux premiers mois d'exercice ministériel d'Adrien Taquet ?

Sa méthode d'action, son écoute des acteurs sont plutôt intéressantes. Nous avons apprécié sa capacité d'écoute lors du débat organisé la semaine dernière avec les enfants. Nous observons également d'autres signes positifs : la saisine par le Premier ministre du Cese qui a débouché sur le rapport Dulin (1), la stratégie pauvreté centrée sur l'enfance, la proposition de loi Bourguignon sur le contrat jeune majeur... Pour autant, nous serons très attentifs à ce que des choses débouchent concrètement avant l'été. La stratégie sur l'enfance était déjà annoncée l'année dernière. Nous ne pouvons plus attendre.

 

(1) "Prévenir les ruptures dans les parcours de protection de l'enfance", juin 2018.

 

Noël Bouttier
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