La crise liée à la propagation en France du coronavirus prend de l'ampleur depuis ce week-end. Les mesures officielles s'accélèrent tandis que les syndicats font connaître leurs demandes de protection des salariés et fermetures d'usines.
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l'équipement des salariés accueillant la clientèle en masques FFP2, en gants jetables et en gel hydroalcoolique,
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l'organisation à distance des rendez-vous commerciaux ne nécessitant pas de contact physique ,
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la désinfection régulière des locaux et machines de libre-service bancaire.
Représentants du personnel
Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux. Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.
Christiane Virassamy, déléguée syndicale CFDT chez PSA nous a confié que les salariés sont inquiets: "Deux angoissent prédominent : tout d'abord celle de la contamination, et ensuite celle de la prise en charge des rémunérations dans le cadre du chômage partiel". Chez FO PSA, un communiqué exhorte l'entreprise à éviter les conséquences financières pour les salariés : "Pour tous les collaborateurs dont l'activité industrielle est incompatible avec une autre organisation du travail, comme le télétravail, il faut éviter qu'ils subissent un impact social et économique qui viendrait s'ajouter à la situation de crise sanitaire que nous devons tous affronter collectivement."
Du côté des équipementiers, Michelin a annoncé dans un premier temps la fermeture de son usine de production de Cholet, avant d'élargir sa décision à toutes ses usines françaises, italiennes et espagnoles. Chez Valeo, la direction s'est pour l'instant contentée de mettre à l'isolement les salariés infectés par le virus sans fermer l'usine d'Amiens. Des mesures sont à l'étude dans tout le domaine de la métallurgie.
Gabriel Artero, président de la fédération métallurgie de la CFE-CGC, nous a confirmé lundi que des mesures de fermeture de sites sont à l'étude chez Renault, Yamaha (MBK) et Thalès. "En ce qui concerne des activités particulières comme la sidérurgie, les hauts fourneaux ou le nucléaire, il se pose la question de leur mise en veille. On n'arrête pas comme ça des moyens thermiques. Dans la métallurgie, c'est un peu le branle-bas de combat général. Nous avons envoyé des courriers ce matin à la direction d'Airbus pour savoir quelles mesures sont mises en place", rapporte Gabriel Artero.
Selon le syndicaliste, l'arrêt des chaînes de production va inévitablement créer un effet domino chez les fournisseurs et sous-traitants. Chez Eurocopter, il n'y a pas eu pour l'instant de décision, mais certains salariés sont déjà en télétravail depuis lundi matin. Pour Gabriel Artero, "les freinages dans ces activités ne se font pas du jour au lendemain, ils sont forcément complexes, et ce sera aussi le cas après la crise, lors du redémarrage des productions. Mais pour l'instant, la priorité est la protection des personnes". Si certains syndicats publient des communiqués intersyndicaux et font bloc en faveur de la santé des salariés dans cette crise comme l'intersyndicale de PSA Sochaux, dans d'autres secteurs certaines tensions restent palpables.
La crise sanitaire crée en effet, ou ranime, des batailles intersyndicales. Chez Orange, la CFE-CGC a alerté la direction dès le 11 mars au sujet des mesures sanitaires qu'elle juge "insuffisantes" dans les cantines du groupe. Dans son courrier à la direction des ressources humaines, le syndicat regrette l'absence de mesures de sécurité sanitaires dans les cantines de l'entreprise : gel hydroalcoolique introuvable à l'entrée, pas de contrôle de la distance minimale entre les salariés, pas de mesures dans la manipulation du cash au niveau des caisses, absence de plages horaires décalées, etc. Dans un communiqué de presse, la CFDT de l'entreprise de communication regrette "la carence de la CFE-CGC dans ses prises de responsabilité" et demande la tenue d'un CSE central afin de traiter notamment de la gestion de la crise du coronavirus.
Depuis quelques jours, dans plusieurs entreprises, les élus du personnel ont appelé à la tenue de réunions extraordinaires du CSE, comme Air France, Disneyland Paris, Toyota ou PSA. Ces réunions sont demandées par la majorité des membres du CSE, sans formalisme particulier à respecter. L'employeur ne peut refuser de l'organiser sous peine de commettre un délit d'entrave.
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